Fjallabak - Récit (2)

Jour 7 : Landmannalaugar

Le vent cette nuit a soufflé constamment mais calmement, sans que nous n'ayons à nous inquiéter. Mais a aussi apporté de l'humidité, et nous nous réveillons dans la purée de pois. Direction Eldgjá, littéralement la "gorge de feu", fissure volcanique datant du Xième siècle, résultat de la deuxième plus importante éruption volcanique sur Terre des 10 000 dernières années. Sur les 75km de la faille, une partie s'étend sur plusieurs centaines de mètres de large. Une rivière déboule des remparts de cette vallée, empruntant pour en sortir les anciennes galeries formées par la lave. Ces galeries n'ont pour la plupart pas survécu à la force du temps, mais certaines ont subsisté par endroit, créant des ponts naturels.

La vue reste bouchée et je commence à me demander si l'on verra quelque chose de la cascade. Irina insiste pour continuer. Et à juste raison. Après avoir serpenté 20min au milieu des gros blocs de lave, un vrombissement se fait entendre. La brume se lève un peu, Ófærufoss apparaît.

Cette cascade possédait elle aussi, jusqu'en 1993, un pont naturel. L'eau, le gel et le temps ont malheureusement eu raison de lui.

De retour sur la piste, nous filons en direction du Landmannalaugar. Une quinzaine de kilomètres nous en séparent. Mais Irina se plaint de son tendon d'Achille, de plus en plus douloureux.

Un couple d'Ecossais en vacances s'arrête et nous emmène volontiers jusqu'au Landmannalaugar. Génial! Nous voilà en route dans un gros Range Rover, à sillonner entre les collines vertes et traverser les 17 gués qui nous séparent du Landmannalaugar. Sans regret. Le paysage, bien qu'impressionnant, est assez monotone sur tout le trajet. A pied, nous aurions pu couper plutôt que de suivre la piste, mais c'est l'occasion de nous reposer et de parler d'Edimbourg, des Highlands.

Arrivés à destination, nous sommes ravis d'apprendre qu'il reste des places au refuge. L'idée d'une douche, d'un bon repas et d'une nuit tout confort permettra certainement à Irina de mieux récupérer. Les bains chauds sont remplis, il fait froid, et il faut avouer qu'après notre expérience d'il y a deux jours, nous faisons un peu la fine bouche. Allons plutôt profiter de la belle lumière qui éclaire les alentours!

Le moment du repas est toujours plein de rencontres intéressantes. Un tiers du refuge est occupé par un groupe de motards suédois, qui arpentent l'Islande en cross. Pour se faire pardonner de leur indiscrétion - ils sont en effet plutôt bruyants, mais on ne peut leur en vouloir - ils nous offrent un coup de cubi. Pour le reste, quelques voyageurs venus de partout se joignent à nous : un français qui revient de la diagonale des fous; sa femme hollandaise; une américaine en escale pour 2 jours en Islande, avant de rejoindre l'Europe; un photographe brésilien, Pedro. Lui vadrouille depuis déjà 3 semaines en Islande. Il a été prendre les aurores boréales au-dessus de la faille éruptive ouverte au nord de Bárðarbunga. Le temps est clair ce soir, il est persuadé qu'on aura droit à un beau spectacle.

Les dernières lueurs du jour commencent à disparaître derrière l'horizon. Nous finissons la vaisselle et montons préparer notre lit. Alors que nous enfilons des vêtements chauds pour sortir faire quelques photos, ça s'agite dans le dortoir d'en face :

"Northern lights! Northern lights! Northern lights!"

Ni une ni deux, nous finissons de nous habiller et sortons voir ça. 20h30, au-dessus de l'étendard islandais, le spectacle promis par Pedro a commencé.

Après 2h passées dehors, il est temps de rejoindre notre duvet.

Jour 8 : Une autre terre

Repos aujourd'hui. Nous allons nous balader dans les environs du Landmannalaugar et revenir ce soir camper là. Direction les grandes dunes de cendre volcanique aux couleurs improbables.

Le temps est couvert, la lumière assez plate, mais la vue panoramique depuis le sommet de Skalli, 1027m, reste prenante.

D'un côté, les fumerolles de Hrafntinnusker, notre étape de demain.

De l'autre, un col aux formes évocatrices, les crêtes effilées de Kirkjufell, Sveinstindur au loin, et tout au fond, l'incommensurable Vatnajökull. Une calotte glacière qui recouvre 8% de l'île, l'équivalent de la superficie de la Corse!

Alors que nous redescendons rejoindre notre campement, le soleil ose se montrer. Belle lumière de fin de journée sur un paysage à l'opposé de ceux que nous avons arpentés jusque là : riche en couleurs et en relief.

Mais l'heure tourne et nous devons encore traverser le Laugarhraun, ce dédale de lave qui affleure et alimente les bains chauds. Nous avons encore un colis à récupérer pour pouvoir manger ce soir! Celui que nous avons laissé dans le bus il y a presque une semaine. C'est le propriétaire du Mountain Mall qui détient la clé de la remise où il est stocké. Le Mountain Mall, littéralement "galerie marchande des montagnes", n'est autre qu'un bus américain vert tout droit sorti des années 70, transformé en petit magasin vendant de tout et n'importe quoi, allant des sachets de thé aux bonnets, en passant par les permis de pêche et le poisson frais des lacs alentour.

Jour 9 : On grimpe

Réveillés par le bruit de des gouttes sur la toile de la tente, nous répartissons les vivres récupérées hier pour les 4 prochains jours. Sans nous presser, car notre journée devrait être courte. Peu avant midi, nous quittons le Landmannalaugar pour finir notre périple par le célèbre trek du Laugavegur. Nous reprenons le chemin d'hier en sens inverse, jusqu'aux solfatares de Brennisteinsalda.

Aujourd'hui encore moins qu'hier, ça ne se bouscule pas sur le sentier. La visibilité est très limitée, le vent permanent et l’atmosphère on ne peut plus humide. Contraste minimum.

Le chemin grimpe sur le dos de géants de sable. Çà et là, leurs narines laissent échapper la vapeur de leur respiration.

StorihverEau bouillonnante sortant de terre

A cette altitude, 1000m, pourtant pas si haut, la neige survit par endroit à l'été. Pour peu qu'on puisse parler d'été sous ces latitudes...
On trouve d'ailleurs ici de petites grottes de glace, portes de sortie des rivières qui circulent sous les glaciers. Il nous a cependant été déconseillé d'y aller, surtout à cette saison, en raison du danger d'effondrement. Mais c'est surtout la météo relativement pourrie qui ne nous incite pas à nous aventurer trop loin.

Hrafntinnusker

Malgré la réputation internationale de cet itinéraire, nous ne croisons qu'un groupe d'étudiants Erasmus, partis de Skogar il y a 4 jours et finissant aujourd'hui à Landmannalaugar, où ils récupèrent la voiture d'un autre groupe de copains à eux, avec qui ils ont échangé les clés en route!

Depuis Landmannalaugar, nous n'avons fait que monter. Nous sommes maintenant la tête dans la brume, le vent nous fait parfois perdre l'équilibre. Une stèle, au bord du chemin, rappelle qu'un randonneur de 25 est mort ici dans le blizzard en 2004.

Passage du plus haut point du séjour à 1060m. Plus loin, un champ de monticules se dessine. Puis une lumière clignote, et enfin une forme de bâtiment. Nous sommes au refuge de Hrafntinnusker, il est presque 16h. Autour du refuge sont érigés des dizaines de murs de pierre de lave, plus ou moins hauts, plus ou moins ronds. On comprend vite, à entendre le claquement de nos vêtements dans le vent, qu'une protection solide est nécessaire pour passer la nuit dehors.

Hrafntinnusker HutArrivée à la Hrafntinnusker Hut.

Je demande au gardien si on peut rentrer dans la pièce principale, se sécher un peu et manger un bout. Mais pour ça, il faut payer. J'entends quelques personnes à l'intérieur, un petit groupe. Dehors, un seul courageux a monté sa tente. Nous payons juste un emplacement de camping, qui ne nous donne pas plus le droit d'entrer, mais nous "offre" la possibilité d'utiliser les toilettes dehors. Et accessoirement de poser notre tente. Pas de douches, nous sommes tard dans la saison et l'eau a été coupée. Point positif, le tarif est de ce fait réduit.

Nous élisons donc notre domicile dans un de ces enclos de pierre, que nous nous empressons d'améliorer avec les gros blocs d'obsidiennes qui traînent autour. La tente tient tout juste dedans, c'est parfait. A défaut de nous coucher au sec, nous serons au moins à l'abri du vent.

Avant de nous poser, il faut faire le plein d'eau. Le gardien m'a indiqué un ruisseau qui coule à 5min d'ici. Mais c'est assez piégeux. Il y a en effet un ruisseau, que je remonte un peu pour voir d'y il sort. Deux ruisseaux l'alimentent. D'en haut, le premier ruisseau ne m'inspire pas. L'eau est claire mais la couleur de son lit plutôt colorée. Je descends sentir l'eau, qui confirme mon impression : du soufre. Pas question de boire là-dedans, ni dans le ruisseau qu'il alimente du coup. Dans le vallon d'après, l'eau est bonne, le lit du ruisseau sein. C'est bon, nous avons notre eau pour la soirée.

Avant de dormir, il nous faut réparer le pantalon d'Irina, que le frottement répété des pieds l'un contre l'autre a déchiré. Ayant oublié mon kit de couture, je rafistole ça avec des patchs auto-collants. Je ne suis pas très confiant sur la solidité du truc, vu la quantité de sable et l'humidité qu'il y a sur le tissu...

Jour 10 : Épreuve psychologique

L'avantage de ne pas connaître les prévisions météo, c'est qu'on vit au jour le jour. L'inconvénient, c'est que malgré tout l'espoir qu'on met dans la météo du lendemain, on est en Islande assez souvent déçu. Pas de bonne nouvelle ce matin, même si le brouillard est moins dense qu'hier, il règne ici une atmosphère toujours aussi humide.

Après avoir refait le plein d'eau, nous attaquons le long plateau de cendre qui nous mène jusqu'au glacier d'Haskerdingur. De temps en temps, la brume se lève un peu, nous laissant l'occasion d'entrevoir notre itinéraire. Ambiance assez mystique.

Le cheminement est assez monotone quand on a la visibilité limitée à ce point. Et la journée est doucement en train de tourner au vinaigre. Relativement, je veux dire. On ne voit pas grand chose, la pluie s'intensifie, Irina recommence à sentir sa tendinite, et la réparation de fortune de son pantalon est en train de lâcher. Vu comme c'est parti, la déchirure pourrait se propager plus haut, et là, ça serait vraiment un problème pour la suite du trek.
Du coup le moral n'est pas au plus haut durant cette longue descente au vers Alftavatn, je peine à trouver des signes d'optimisme. Raison pour laquelle, d'ailleurs, l'envie de prendre des photos nous manque...

Enfin Alftavatn est en vue. Dernière difficulté à passer, un gué au débit non négligeable, sans passage à sec évident. Il est 14h, nous décidons de nous arrêter là et passer la nuit au refuge pour ne pas trop forcer sur les tendons. Et faire sécher les affaires, car nous sommes trempés.
La semaine dernière quand nous sommes passés, les deux refuges étaient ouverts et pleins à craquer. La gardienne nous accueille, nous avons pour l'instant le refuge entier pour nous. Le moral commence à remonter. Et quand la gardienne m'annonce qu'elle peut nous dépanner avec du fil et une aiguille, alors là, l'espoir de finir le séjour comme prévu revient. Après midi couture et séchage.

Dans l'après-midi, un groupe de 4 jeunes débarque : un couple d'américains, Jeff et Kelly, un allemand, Simon, et un catalan, Enric. Ce sont donc eux que nous avons doublés ce matin, alors qu'ils s'étaient arrêtés pour manger. Ils sont restés au refuge de Hraftinnusker hier soir et ont comme nous décidé d'abréger leurs souffrances en ne faisant qu'une demi-journée aujourd'hui. Nous passons le reste de la journée à discuter, rigoler, jouer aux cartes, et il faut bien quand même, manger. C'est bon pour le moral. Les rencontres inter-culturelles, c'est quand même vachement cool.

Le ciel se dégage lentement, laissant présager une nuit claire. C'est bon ça. Le soleil en profite pour passer sous les nuages et illuminer Alftavatn d'un rayon rasant. Petit intermède photographique pour aller capturer ce moment magique.

Malgré notre scrutation assidue du ciel vers le nord, aucun filet vert n'apparaîtra ce soir.

Jour 11 : Short et T-shirt

Le soleil ne brille pas encore, mais la météo laisse présager une belle journée. Nous quittons nos "trail buddies", qui vont eux aussi jusqu'à Emstrur. Nous espérons pouvoir aller plus loin aujourd'hui.

Démarrage sur un bout de chemin que nous avons déjà parcouru la semaine dernière, que nous laissons à Hvanngil pour continuer sur le Laugavegur, vers le sud-ouest.

Début sur une piste sans grand intérêt, qui traverse un large désert de cendre, avant de rejoindre un chemin sillonnant au milieu de pyramides noires et vertes, surveillées par les trolls.

Le ciel s'est vite dégagé, une aubaine après le calvaire d'hier. Le soleil commence à vraiment taper, il en devient même nécessaire de remonter les manches et le pantalon pour ne pas avoir trop chaud en marchant. Au milieu de nulle-part pousse une touffe d'élyme des sables (Leymus arenarius).

Il faut deux bonnes heures pour traverser Emstrur et rejoindre le refuge de Botnar, sans difficulté particulière, ni dans la navigation (suivez les piquets!), ni sur le terrain (un seul gué à traverser). L'émotion lorsque la vue se dégage tout d'un coup en arrivant sur Botnar est intense : en contrebas, les toits rouges du refuge, et en face, le Mýrdalsjökull qui vient déverser ses eaux de fonte dans un des fleuves majeurs de l'île, Markarfljots, et à sa droite, l'Eyjafjallajökull, le volcan qui a bloqué l'espace aérien européen en 2010.

Nous passons au refuge discuter avec la gardienne. Il ne nous faut pas longtemps pour nous rendre compte que c'est une personnalité. Islandaise de souche ayant voyagé partout dans le monde, elle vit ici l'été, seule avec son chien, dans sa cahute décorée aux couleurs de l'Himalaya. On parle de Bárðarbunga, qui aurait pu nous empêcher d'arriver en avion. Et puis de l'Eyjafjallajökull. La gardienne nous explique que l'Eyjafjöll est un tout petit volcan comparé à son grand frère qui gronde depuis plusieurs années déjà sous le Mýrdalsjökull : Katla.

Katla, littéralement "la bouilloire", est un des plus actifs et des plus destructeurs volcans que l'Islande ait connus. Au cours des 5 derniers siècles, il est entré en éruption en moyenne tous les 50 ans. Mais la dernière éruption date de 1918, donc une dormance de presque 100 ans ! Autant les probabilités que les relevés sismologiques laissent présager un réveil prochain ...

En attendant l'éruption, la gardienne nous recommande fortement d'aller voir le canyon de Markarfljótsgljúfur. Nous n'avions pas prévu de faire le détour, mais devant son insistance, difficile de se défiler.

Finalement, c'est deux heures que nous passons au bord des gorges du Markarfljót. Vue plongeante sur 200m, parois multicolores. On prend conscience de la puissance de l'eau, qui en quelques millénaires a creusé le relief.

La lumière est belle, nous en profitons mais sans tarder à continuer notre chemin. De retour au refuge, nous retrouvons nos colocataires d'hier soir, qui eux restent dormir là.

Nous reprenons la route suivis du chien de la gardienne, qui nous accompagnera pendant bien 2 km.

Ce soleil de fin d'après-midi est chaud. Passé le pont qui enjambe la puissante rivière glaciaire Fremri-Emstruá, nous nous retrouvons une fois de plus à devoir remonter les manches. La lumière au milieu de ce chaos de basalte est toute douce, très agréable fin d'après-midi.

Nous posons le camp vers 19h, à mi-chemin entre le refuge d'Emstrur et celui de Þórsmörk. Il y a une source à proximité. Le décor est idyllique sous les derniers rayons de soleil, nous nous empressons de sortir les appareils photos !

Une journée comme ça fait du bien au moral, Irina en a presque oublié ses douleurs ! Comme souvent lors de longues randonnées en autonomie, il y a des hauts et des bas. C'est l'idée de vivre des bivouacs comme celui-ci qui nous motive dans les moments difficiles. Hier nous étions tout en bas, mais aujourd'hui nous voilà récompensés par notre persévérance. Et cerise sur la gâteau, alors que nous dormons, porte ouverte, la tête à l'extérieur, le ciel se colore :)

Jour 12: Dans la jungle ...

Réveil un peu gris ce matin, le ciel s'est recouvert. Alors que nous déjeunons, nous entendons des personnes arriver. "Did you sleep well ?" Ce sont nos compères américains qui sont partis tôt ce matin pour attraper le bus de 13h à Þórsmörk. Nous avons toute la journée pour y arriver, vu que nous prenons le bus demain. Nous reprenons le Laugavergur, suivant les bâtons à l'extrémité bleue.

La végétation commence à être de plus en plus haute : nous sommes aux portes de la forêt de Thor, Þórsmörk.

On trouve ici des essences typiquement boréales : boulots nains et pubescents, saules herbacées et laineux, bruyère, myrtille. L'automne leur fait revêtir leur parure rouge et dorée.

Nous nous faisons rattraper par Simon, l'allemand. Il nous passe comme une flèche, dans l'espoir de rattraper ses compagnons partis devant ce matin. Nous nous retrouvons en bas pour traverser Þröngá. Les bras ne sont pas larges, mais il y a du débit. Obligé de passer en chaussons pour ne pas risquer de se mouiller.

Il existe en Islande un proverbe qui dit "Si tu es perdu dans une forêt islandaise, lève toi!". Si nous n'avions jusqu'à maintenant pu le contredire, c'est maintenant possible ! Passé Þröngá, la forêt se densifie et les bouleaux nous dépassent allègrement. C'est une forêt native, protégée depuis 80 ans, qui reconquiert les collines de lave.

Nous rejoignons une piste large qui se scinde rapidement en deux. D'un côté, on rejoint le refuge de Húsadalur, très classieux, mais la vue y est assez limitée. Le plus rapide d'accès pour attraper un bus quand on est pressé. Nous partons de l'autre côté, vers Languidalur, au bord de la puissante rivière Krossá.
Moins d'une heure pour l'atteindre depuis Þröngá. Nous discutons un peu avec un ami du gardien du refuge, lui étant absent. Histoire de patienter jusqu'à son retour, il nous propose d'aller siffler là-haut la colline. Nous n'avions de toutes façons rien prévu, donc go !

Ici, pas beaucoup d'églantines, mais des champignons ! Des bolets rudes en pagailles. Pas succulents, mais ça agrémentera bien le repas de ce soir. Alourdis de notre cueillette, nous continuons avant de redescendre vers le refuge. Petite balade mais agréable.

Finalement, nous décidons d’aller dormir en face, à Básar, histoire de gagner un peu de temps demain. Un pont mobile permet de traverser la Krossá. Bien contents, vu le début du truc. Même si le lit est large et le niveau d'eau bas pour la saison, il est complètement impensable de passer à gué à pied. En voiture, ça donne ça.

Il pleut. Le refuge et ses environs sont déserts. Le gardien nous accueille. Comme d'habitude, de prime abord plutôt froid, il est en fait très serviable. Nous réservons notre bus pour demain 15h et prenons un emplacement de tente. Nous lui demandons s'il y a un endroit couvert pour cuisiner au sec, il nous ouvre une sorte de grand kiosque en bois, prévu pour les groupes. Royal ! Au menu de ce soir, saucisse sèche de l’Ardèche et sa tartine de bolets islandais, suivis d'une purée au parmesan et noix de cajou :)

Seul point négatif de ce camping : les souris. Nous nous faisons déranger quelques minutes après avoir éteint les feux par une souris en train d'attaquer nos restes de chocolat. Je pends le sac de vivres aux sommets de la tente, à 20cm de notre nez. Faudra faire gaffe demain matin en se levant ...

Jour 13: Le pays des dieux

Temps toujours aussi maussade ... Il pleuviote, mais nous partons quand même marcher un peu sur le Laugavergur, tenter de rapporter quelques clichés. Ça grimpe bien, on s'élève vite au-dessus des vallées déchirées.

Depuis le plateau de Morinsheiði, le Mýrdalsjökull semble presque à portée de main. En tout cas, d'objectif.

L'heure tourne, il est 11h30, nous devons déjà songer à retourner au refuge. En moins de 3h et en prenant notre temps, nous avons déjà couvert plus d'un quart de la dernière étape du Laugavegur. Finalement, en avançant un peu hier, nous aurions largement pu finir à Skógar aujourd'hui et prendre un bus de ligne sur la route 1. C'est dommage, mais sans regret. Nous avons globalement eu un temps très correct pour la saison. Conjugué à la tranquillité du hors-saison, on ne pouvait pas être plus exigeant !

Le temps de redescendre, faire une dernière toilette, sécher nos affaires et manger un bout, notre bus est là.

De retour à Reykjavik, nous retrouvons notre Loft Hostel. Notre avion décolle demain soir, ce qui nous laissera le temps de remplir nos sacs vides de saumon fumé et passer guérir nos muscles au Blue Lagoon :) Et songer, déjà, à notre prochaine visite ...